L’état de flow « La Zone » s’obtient lors du parfait équilibre entre un défi personnel exaltant et le plein potentiel de l’individu. C’est un état optimal de motivation intrinsèque qui développe un formidable état d’esprit d’adaptation et de réussite.

 

Élaboré par le psychologue américain d’origine hongroise Mihaly CSIKSZENTMIHALYI, figure de proue de la psychologie positive, il ne serait pas faux de dire que le flow est la conceptualisation moderne du zen ancien, tant il puise dans les traditions spirituelles orientales: bouddhisme, taoïsme et zen. 

Son ouvrage: « Vivre, la psychologie du bonheur » ainsi que « Le pouvoir du moment présent » d’Eckart Tolle, constituent le socle de la pensée de notre activité.

Sans forcer, ni abandonner, le flow est un état de réussite majeur, dans lequel l’individu est en interaction directe avec son environnement, en immersion totale dans le moment présent et l’action en cours, au point de s’oublier lui-même (l’oubli de soi et du temps qui passe est un indicateur de l’état de flow).

La reproduction de gestes modélisés ne sollicite pas suffisamment l’individu sur le plan cognitif pour lui permettre d’atteindre l’état de flow. En effet, reproduire un geste, ne demande ni prise d’informations sur l’environnement ni prise de décision. Or, l’état de flow implique une action en cours faisant appel au discernement, à la justesse de perception, de décision et d’action de l’individu. Il nécessite une rétroaction immédiate: la réussite valide le geste. Point des plus importants: l’attention n’est pas centrée sur soi mais sur la tâche à accomplir avec succès. L’individu ne s’observe pas, il est dans ce qu’il fait.  

« Nos mouvements n’existent pas pour eux-mêmes, mais en vue de certaines actions qui en sont la raison d’être et en quelque sorte l’origine » Henri Wallon

L’état de flow confère une lucidité accrue et une totale disponibilité du corps et de l’esprit. De par cette pleine présence à la situation, l’activité du cortex préfrontal diminue, ce qui a pour effet de faire cesser le bavardage intérieur et les logiques planificatrices. L’individu n’est plus dans le « vouloir faire » mais dans le « laisser être« , l’intuition prend le pas sur le rationnel: tel est l’état de flow. 

Et sur le plan neurophysiologique que se passe-t-il vraiment?

– l’épinéphrine et la dopamine amplifient l’attention et la concentration.

– l’anandamide contribue à l’installation d’un état d’extase.

– les taux de sérotonine et d’ocytocine augmentent et renforcent le bien être, la confiance et  l’empathie.

L’état atteint est semblable à celui des transes mystiques et se définit par les aspects suivants:

– Selflessness: Disparition de l’ego, la conscience de soi laisse place au sens de soi.

– Timelessness: Disparition de la sensation du temps. La notion du temps s’altère, les heures peuvent paraître des minutes et les minutes des heures. 

– Effortlessness: Disparition de la notion d’effort. Tout se réalise avec aisance et compétence.

– Richness: Une sensation de vivre plus intensément et d’appartenir à un tout beaucoup plus vaste que soi-même se fait vivement ressentir.

Jarett exprime de la manière la plus juste l’état de flow lors d’un concert: « Mais dans ce concert, absolument tout, le timing, la structure d’ensemble de la prestation, la structure de chaque pièce, sa durée, sa fin, tout m’a été comme dicté… Je n’avais rien à faire d’autre que laisser mes doigts courir sur le clavier : la musique s’est donnée d’elle-même ». (Jazz magazine déc 2011, n°632)